Cet épisode de Voies Urbaines, relate la relation que j’ai eu avec cet espace en travaux (un hôpital en train d’être détruit et rénové pour en faire des logements pour personnes âgées) que j’ai suivis sur plusieurs mois.
Cette pièce traduit comment j’imagine ces lieux quand je les ressens, comment je reprends une forme de contrôle sur eux en les laissant s’exprimer. Tenter de déclencher un imaginaire, jouer avec les sons urbains et plus spécifiquement les sons de travaux, pour qu’ils transgressent leurs origines, pour qu’ils déclenche notre imaginaire. Les bâtiments vides se remplissent, ils respirent, s’activent là où ne résidaient que bruit et résidus.
Elle est là la résistance. Elle est située dans les lieux, elle est imaginative, et en partie sonore. Par l’écoute de ces sons et leurs compositions, tenter d’habiter ces lieux autrement devient possible.
Ré-activer alors par l’écoute ce qui s’est tu en nous, déclencher ce qui se trame quelque part dans les interstices de nos villes, de nos imaginaires. Alors c’est une autre ville que l’on voit, une autre écoute qui s’engage entre la convulsion urbaine et la contemplation citadine.
Une échographie donc, une autopsie de mon imaginaire lorsqu’il s’agit d’ouvrir des micros à ces lieux en travaux, lorsqu’il s’agit de composer avec et par ces milieux.
À écouter n’importe où mais de préférences sur des lieux ou des travaux rugissent, en ville, en marche ou assis.
Sélection : On Air – On Site 2024, Paysage composés 2024 APNÉES, Sélection pour le Prix Pierre Schaeffer au Phonurgia Nova 2024.
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Voies Urbaines est un projet sonore autour de nos villes et des transformations qui la composent. Tenter de les écouter pour mieux les comprendre, tenter de les mettre en son pour raconter la fabrique urbaine. Travailler l’écoute, la bouger, trouver une manière de raconter avec les sons urbains pour qu’ils soient écoutés, pour qu’ils racontent nos villes et nos rapports avec elle.